Archive | 14 février 2011

Cantonales 2011 : La Côte-d’Or se met sur son 21 !

Les dimanches 20 et 27 mars 2011, une partie des électeurs de Côte-d’Or sont appelés aux urnes pour élire ce qui devrait être la dernière promotion du conseil général tel qu’on le connait actuellement. Ainsi, 21 conseillers vont remettre leur siège en jeu, pour une élection qui s’annonce très serrée puisque la droite majoritaire ne dispose que d’un siège d’avance, suite au ralliement de dernière minute du centriste Marc Frot. Pour ce feuilleton qui s’annonce palpitant, dijOnscOpe s’est d’ores et déjà mis sur 21 ! Rappel des enjeux de ces élections et mode d’emploi de son traitement à venir sur votre quotidien en ligne…

Depuis quand le département existe-t-il ?

Depuis l’entrée de Mayotte au 1er janvier 2011, la France compte 101 départements. Subdivision territoriale à mi-chemin entre l’arrondissement (Dijon, Montbard et Beaune dans le cas de la Côte-d’Or) et la région, les départements sont nés au lendemain de la Révolution, en 1790. Fruit des demandes des cahiers de doléance, le décret du 22 décembre 1789 les met sur pied pour une création effective le 04 mars 1790. Comprenant initialement 83 département, la France en compte 130 en 1811. A partir de 2014, la réforme des collectivités prévoit notamment la création de 3.485 conseillers territoriaux en lieu et place des 6.000 conseillers généraux et régionaux actuels : En Côte-d’Or, 41 conseillers territoriaux devraient être élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, 135 en Bourgogne, le seuil de qualification au second tour étant fixé à 12,5 % des électeurs inscrits.

D’où vient le nom de Côte-d’Or ?

Les vignobles de la Côte-d’Or s’étendent sur une superficie d’environ 9.500 hectares du Châtillonnais jusqu’à la côte de Beaune, en passant par la côte de Nuits. En 1790 et suite à la loi du 22 décembre 1789, les constituants doivent diviser la France en 83 départements. La polémique se créer autour de la dénomination de la future Côte-d’Or, certains députés étant plus en faveur d’un « Seine-et-Saône » tandis que d’autre prônent la « Haute-Seine ». Finalement, le département doit son salut à l’avocat et député de Dijon, Chares-André-Rémy Arnoult, qui met en avant la couleur de la vigne en automne…

Quels sont les fonctions d’un conseiller général ?

Le département de la Côte-d’Or compte 43 cantons* et donc 43 conseillers généraux élus pour six ans au suffrage universel direct. Au sein de l’assemblée départementale, il travaille dans l’une des cinq grandes commissions intérieures, qui ont en charge de l’étude des affaires qui leur sont soumises et de la préparation des décisions :

Affaires financières, Générales et Ressources Humaines
Aménagement du territoire, Économie, Agriculture et Développement Durable
Infrastructures, Transports, Bâtiments et Habitat
Actions sociales et intergénérationnelles
Jeunesse, animation touristique, sportive et culturelle
Quelles sont les fonctions du conseil général ?

Depuis la loi sur la décentralisation de 1982, le conseil général exerce ses responsabilités dans quatre domaines différents :

Sociale et sanitaire : Aide à l’enfance, aux handicapés et aux personnes âgées ; insertion professionnelle avec l’application du RSA et du RMI ; aide au logement ; protection judiciaire de la jeunesse.
Aménagement du territoire : Entretien de la voirie départementale ; organisation des transports en commun hors agglomération Dijonnaise ; gestion des espaces naturels (cours d’eau,…).
Éducation, culture et patrimoine : construction, fonctionnement des collèges ; gestion du patrimoine et des archives départementales.
Économie : Aides aux entreprises.
Qui est appelé à voter ?

En France, 2.023 cantons – hors Paris et Outre-mer – sont renouvelables. En Côte-d’Or, 21 cantons sont concernés. Deux de ces cantons ont déjà été le théâtre de cantonales partielles : Saint-Seine-l’Abbaye le 24 novembre 2011 suite au décès de Christian Myon, et Dijon V, suite à la démission de François Rebsamen, élu sénateur en novembre 2008.

Comment se déroule les élections ?

Le 20 mars 2011, les Côte-d’Oriens résidants dans les cantons cités ci-dessous* seront donc appelés à voter. Le seuil permettant à un candidat de se maintenir a été relevé à 12,5% contre 10% précédemment, diminuant de fait la possibilité de voir survenir des triangulaires. Si un candidat recueille plus de la moitié des suffrages de 25% des inscrits, alors il sera élu dès le premier tour. Dans le cas contraire, un second rendez-vous est fixé au 27 mars.

Et la parité dans tout ca ?

Depuis le 06 juin 2000, la loi sur la parité doit favoriser « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives » en faisant varier le montant de l’aide publique aux partis politiques en fonction de leur respect de l’application de la parité pour la présentation des candidats aux élections. De fait, le suppléant aux Cantonales doit être d’un sexe différent, ce qui a pour but de limiter les différences de représentation… A noter qu’actuellement, le nombre de femmes dans l’assemblée départemental est de quatre.

Pour combien de temps les conseillers seront-ils élus ?

C’est là que réside la particularité de cette élection. En raison de l’application en 2014 de la réforme territoriale, les nouveaux élus le seront pour une durée de trois ans.

Comment faire une procuration ?

D’après le site Service-public.fr, le vote par procuration « permet à un électeur absent, de se faire représenter, le jour d’une élection, par un électeur de son choix ». Cette procuration peut se demander au commissariat de police, à la brigade de gendarmerie ou au tribunal d’instance de son domicile ou de son lieu de travail ou bien à l’ambassade ou au consulat de France si l’on réside à l’étranger.

Les Cantonales 2011 sur dijOnscOpe : Mode d’emploi
Cette année encore, la rédaction de dijOnscOpe entre au cœur des élections et personne ne sera oublié ! Chaque candidat dans chaque canton sera confronté aux questions de trois journalistes de notre rédaction. L’objectif ? Les confronter aux questions directes du journal sur les thèmes d’actualité et surtout, aux exemples concrets impliquant l’action du conseil général de Côte-d’Or.

Bien entendu, dijOnscOpe s’engage à respecter le temps de parole et de visibilité impartis à chaque liste candidate. Les cantons et candidats seront présentés par ordre alphabétique quatre fois par semaine, soit un jour = un canton et tous ses candidats. Chaque lundi, nous vous proposerons un autre regard sur l’élection, pour découvrir autrement le conseil général ou les candidats par exemple.

Bonne campagne à tous !

* Aignay-le-Duc, Arnay-le-Duc, Auxonne, Baigneux-les-Juifs, Beaune-Nord, Beaune-Sud, Bligny-sur-Ouche, Châtillon-sur-Seine, Chenôve, Dijon-1, Dijon-2, Dijon-3, Dijon-4, Dijon-5, Dijon-6, Dijon-7, Dijon-8, Fontaine-Française, Fontaine-lès-Dijon, Genlis, Gevrey-Chambertin, Grancey-le-Château-Neuvelle, Laignes, Liernais, Mirebeau-sur-Bèze, Montbard, Montigny-sur-Aube, Nolay, Nuits-Saint-Georges, Pontailler-sur-Saône, Pouilly-en-Auxois, Précy-sous-Thil, Recey-sur-Ource, Saint-Jean-de-Losne, Saint-Seine-l’Abbaye, Saulieu, Selongey, Semur-en-Auxois, Seurre, Sombernon, Venarey-les-Laumes, Vitteaux, Is-sur-Tille.

Côte-d’Or l Adie : « Créer son entreprise est un droit pour tous ! »

Le micro-crédit n’est pas qu’un prêt applicable aux pays du tiers-monde. Inventé par l’économiste Mohammed Yunus pour aider les populations pauvres du Bangladesh à créer leur activité, il permet aujourd’hui d’aider de nombreux entrepreneurs, en France, à lancer leur affaire malgré la réticence des banques… A la tête de ce dispositif : l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), qui a connu un véritable essor en 2010 sur tout le territoire côte-d’orien. Gilles Bernardin, responsable de l’accompagnement pour le département, livre pour dijOnscOpe une vue d’ensemble des actions de l’association…

Gilles Bernardin, bonjour. Quelles sont les principales missions de l’Adie ?

« Trois axes majeurs guident notre action au quotidien. Tout d’abord, l’Adie apporte une aide financière aux personnes qui n’ont pas accès au crédit bancaire en raison d’un « trop jeune âge », d’un âge « trop élevé » ou encore d’un projet atypique. L’aide peut aller jusqu’à 10.000 euros, en direction de projets aussi divers que les services à la personne, l’artisanat, la restauration rapide ou encore la création d’une épicerie en milieu rural…

Ensuite, nous accompagnons les personnes que l’on finance par des ateliers collectifs ou des entretiens individuels afin de faire avancer le projet. Pour finir, nous faisons régulièrement remonter au niveau national les problématiques que nous rencontrons sur le terrain afin d’améliorer les conditions réglementaires autour de la création d’une petite entreprise et du micro-crédit.

A l’échelle du département, quelles tendances ressortent de votre activité en 2010 ?

En premier lieu, nous pouvons remarquer une nette augmentation des personnes qui ont contacté l’Adie pour monter leur projet : en 2010, 322 Côte-d’Oriens et Côte-d’Oriennes nous ont sollicité, soit 60% de plus qu’en 2009. Cette hausse peut être expliquée par le boom de l’auto-entrepreneur, qui a permis de démystifier la création d’entreprise. Au final, du point de vue du crédit, nous avons participé à la création de 67 activités.

2010 aura également été l’année du lancement d’un « micro-crédit personnel pour l’emploi », qui consiste à prêter une somme d’argent à une personne ayant besoin d’une formation complémentaire avant de monter son entreprise – le permis de conduire par exemple. A ce sujet, nous intervenons en complément de l’aide sociale, parfois insuffisante. Enfin, nous avons considérablement étoffé nos services d’accompagnement, tant en amont, pour la préparation du projet, qu’en aval, afin d’aider les entrepreneurs dans leurs démarches commerciales, la gestion de leur société… Une salariée s’occupe désormais de ces aspects et nous recherchons toujours des chefs d’entreprise volontaires pour faire partager leur expérience.

Quelles sont vos perspectives pour 2011 ?

Nous venons de mettre en place des ateliers collectifs d’information, afin de sensibiliser davantage de monde en amont sur le thème de la micro-entreprise. En 2011, nous mènerons par ailleurs des actions plus spécifiques dans le quartier de la Fontaine-d’Ouche de Dijon, ainsi qu’à Chenôve et à Longvic, qui sont des territoires fragilisés en terme d’emploi. Enfin, nous tenterons d’être plus présents en milieu rural ».

Grand Dijon : Grève des chauffeurs de bus dans l’agglomération lundi 14 février

Dans un communiqué reçu samedi 12 février 2011, Divia informe de perturbations sur son réseau lundi 14 février : « Comme suite à la récente agression de l’un des conducteurs du réseau Divia, le syndicat CGT de Keolis Dijon a déposé un préavis de grève pour la journée du 14 février ».

Pour en savoir plus, lire le communiqué ci-dessous.

« Conformément à la loi d’août 2007, le plan de transport de ce jour permet d’assurer les services suivants :

> Lignes et fréquences, de 6h25 à 20h (passage au centre ville de Dijon), un bus toutes les …

– Lianes 1 = 12 min
– Lianes 2 = 15 min
– Lianes 3 = 20 min
– COROL = 25 min
– Lianes 4 = 22 min
– Lianes 5 = 15 min
– Lianes 6 = 20 min
– Ligne 11 = 20 min

> Autres lignes : horaires de départ des terminus

– Ligne 12
PLOMBIERES : 6h57 – 16h52
Chicago : 7h53 – 17h47

– Ligne 13
FONTAINE Village : 6h59 – 17h00
Motte-Giron : 7h50 -17h51

– Ligne 14
MARSANNAY Charon : 7h14 -17h58
Parc Techno. : 8h15 – 17h02

– Ligne 15
PERRIGNY : 6h47 – 17h09
Montagne de Larrey : 7h27 – 17h49

– Ligne 16
NEUILLY : 6h55 – 8h05 – 16h46 – 18h
Sainte-Anne : 6h55 – 8h10 – 16h50 – 18h

– Ligne 18
AHUY : 7h – 8h19 – 16h42 – 17h59
LONGVIC Carmélites : 7h00 – 8h14 – 16h40 – 17h55

> Fonctionnement normal pour les lignes : 17, 20 à 23, 30 à 35, FLEXO 40, Bus Class’, DiviAccès

> La ligne 19 et CITY, la navette de centre ville, ne circuleront pas

> Aucun service ne sera assuré après 20h (horaire des derniers passages au centre ville). »

Côte-d’Or l Localisation d’Alésia : La polémique continue

La localisation d’Alésia déchaine décidemment les passions ! Suite à notre édition du 02 février 2011, Danièlle Porte, maître de conférences sur les religions et l’histoire romaine au sein de l’Institut d’études latines de la Sorbonne, a souhaité apporté de nouvelles précisions. Elle conclut ainsi, contredisant chacun des arguments de Claude Grapin, conservateur départemental du patrimoine de la Côte-d’Or et chargé du musée d’Alésia : « Si on prend chaque fil du fameux « faisceau d’indices » qui permet aux Alisiens d’identifier Alésia dans Alise, et que chaque fil craque à son tour, comme c’est le cas, que reste-t-il du faisceau ? ».

Elle dénonce ainsi plusieurs incohérences au niveau de l’interprétation et des techniques employés : « C’eût été un vrai miracle que ces monnaies aient été perdues par 254.000 Gaulois dans 500 m de fossé, et à proportion des contingents envoyés par les 42 tribus… Car elles représentent toutes les tribus de Gaule, y compris celles qui n’étaient pas là ! ». Elle pointe aussi du doigt quelques incohérences historiques comme la présence du système de la clauicula, qui n’apparaît pas chez César, mais sous Trajan seulement !

Pour en savoir plus, lire sa réponse ci-dessous.

« La méthode d’André Berthier obéit à la logique pure : étudier l’énoncé d’un problème avant de vouloir le résoudre. L’archéologie prend le problème à l’envers : elle choisit une solution d’après ce que livre le sol sans avoir regardé l’énoncé, puis elle prétend que l’énoncé colle avec cette solution, même si toutes ses données s’y refusent.

Dion Cassius ainsi que Plutarque situent Alésia « chez les Séquanes » ou « après la frontière des Lingons », non pas chez les Éduens, et ne le font pas à la légère, disposant des œuvres sur la guerre des Gaules dont nous connaissons auteurs et titres à défaut des textes. Le moine Héric, bible des Alisiens, écrit qu’Alésia est « chez les Éduens » (Te Hæduos fines tuentem) : ce ne peut donc pas être l’Alésia « des Mandubiens » de César.

Quand Pline parle des harnais plaqués argent, spécialité d’Alésia, il peut s’agir de l’*Alesia Æduorum = Alise, mais pas de l’Alésia que détruisit César, l’Alesia Mandubiorum.

La fameuse stèle de 1839 donne le nom officiel de la ville, qui est Alisija, pas Alesia. Je conjecture que la forme Alisija ne présentant pas l’alternance de syllabes brèves et de longues qui permettrait de l’inclure dans un vers latin, le moine Héric, traducteur du B.G., l’a remplacée par Alesia, quitte à revenir à la graphie Alisia dans son ouvrage suivant (en prose). Toute notre documentation antérieure à lui appelle la bourgade Alisia, jamais Alesia. Après lui, on l’appelle toujours Alisia… preuve que son identification avec l’Alesia de César n’allait pas de soi. Les jetons des Alisenses portent Ali, pas Ale.

Pline ne situe pas Alésia parce que la référence « s’imposait à ses contemporains » ? Sous Claude, on pense que c’est Vercingétorix qui a assiégé César dans Alésia (Tacite, ., XI, 23) : il est peu probable que les gens de Rome, cent ans après le siège, aient su où était au juste la ville gauloise, surtout si elle a été détruite et son nom aboli, comme c’était l’usage (cf. César qui prive de leur nom les Éburons vaincus après les avoir rayés de la carte, BG., VI, 34, 8).

Autorisation de fouilles suspendues sur le site du camp Nord (Chaux) : elles ne l’ont pas été parce qu’elles étaient négatives, mais dès qu’on a eu trouvé du matériel romain (clef romaine, armes, clous de sandales, tessons républicains). D’autre part : les autorisations n’ont été que de sondages, pas de fouilles, et parce qu’André Berthier avait obtenu des autorisations « verticales », directement des ministres A.Malraux, E.Michelet, J.Duhamel. Aujourd’hui, faute d’archéologue consentant à s’investir dans l’affaire Alésia, il n’y a plus de sondages…

Pour la plaine à mesurer en ligne courbe ou en zig-zag, César doit sortir de sa tombe s’il entend ça, et Vitruve avec lui.

Si Alise est une « citadelle » , et « inexpugnable », c’est que le renom des Romains était bien surfait… ou la myopie des Alisiens irrécupérable.

Bien sûr que César ne pouvait pas exagérer les chiffres ! mais alors, Alise est hors du jeu… avec ses 97 ha pour y loger une ville, ses habitants et 95 000 guerriers, les chevaux, le bétail…

Les lignes qui apparaissent autour d’Alise, sur les photos, correspondent au périmètre indiqué par César, mais pas au périmètre qui aurait suffi pour encercler Alise qui mesure, sur le plan d’Espérandieu, 4,575 km de tour, pas 14 km. La nécessité de faire cadrer le périmètre des fortifications donné par César et les reliefs d’Alise entraîne à une disposition fantaisiste des lignes, tantôt jointives tantôt exagérément écartelées. Napoléon III a réinventé un périmètre qui correspondît à César, mais a mis dans le même sac des lignes qui, vu leur disparate, appartiennent à plusieurs sièges différents (les 4 couches de cendres déterminées à Alise par J. Quicherat et J. Le Gall plaident pour 4 incendies différents). Ces lignes de fossés ne correspondent jamais, vu leur nombre, leur profondeur, leur disposition, aux indications de César (selon les écrits des fouilleurs alisiens eux-mêmes). Vu leur profondeur (35 cm) ce sont souvent, dans un terrain marécageux, des fossés de drainage.

Les camps « ne sont pas des enclos à bestiaux » ? Peut-on admettre que des camps d’une superficie de 35 ares jusqu’à 7,9 hectares (il n’y a pas plus grand) aient pu abriter des légions romaines, pour lesquelles les normes étaient de 45 ha pour 2 légions ? Peut-on admettre leur installation en-dehors des lignes destinées à les protéger, nécessitée par le resserrement excessif des deux lignes de plaine qui ne laissent même pas entre elles la place de caser un camp ? (350 m quand il en faudrait 800). Ne parlons pas des mesures indiquées pour la distance entre les tours (24 m) qu’on n’a pas retrouvée une seule fois (de 15 m à 60 !)

Quant au système de la clauicula, il n’apparaît pas chez César, mais sous Trajan seulement.

Les fameux statères d’or qui « prouvent la présence de Vercingétorix sur le mont Auxois » : ils n’ont rien à voir avec Alésia, puisqu’ils ont été achetés en Auvergne en 1867. Les deux statères de bronze ou plutôt d’orichalque réellement trouvés à Alise sont, quant à eux, très usés : s’ils avaient été frappés au moment du siège, ils seraient neufs. L’usure ne peut s’expliquer par une longue circulation, puisqu’ils n’ont pas bougé d’Alise…

La numismatique, sous Napoléon III : il devait y avoir tout de même quelques personnes capables d’identifier les monnaies et d’avoir monté le faux de provenance qu’on dénonce depuis le Second Empire. C’eût été un vrai miracle que ces monnaies aient été perdues par 254 000 Gaulois dans 500 m de fossé, et à proportion des contingents envoyés par les 42 tribus… car elles représentent toutes les tribus de Gaule y compris celles qui n’étaient pas là ; de plus, au pied du Réa dont on admet aujourd’hui qu’il ne pouvait pas être le camp Nord puisqu’il est en bas du mont et que César situe le camp Nord en haut. Les relevés de l’époque ne concordent d’ailleurs jamais sur le nombre des trouvailles.

La « scientificité » (?) des fouilles napoléoniennes : il y aurait aussi beaucoup à dire : on gomme les fossés en trop, on trace des lignes continues à travers les ruines d’une basilique dont on ne s’est pas aperçu qu’elle était là, preuve qu’on n’a pas creusé ; ou encore les ouvriers ont déclaré qu’ils avaient trouvé 80 trous de lilia, ce qui n’était pas vrai non plus !

« Ne pas juger le lieu du seul fait d’un texte » ? Il ne faut pas pour autant gober toutes les révélations contradictoires et invraisemblables qui surgissent du sol pour les faire servir de preuves sans les examiner. Et il faut s’interroger aussi sur les manques : pas de localisation pour le combat de cavalerie, pas de remparts néolithiques, pas de vestiges cultuels, pas assez de place pour loger les troupes sur l’oppidum, impossibilité de reconstituer le dernier combat, de comprendre le départ des cavaliers, invisible à travers la grande plaine, ni l’escalade des abrupts (!) du Réa sans avoir franchi les lignes etc.

Conclusion : si on prend chaque fil du fameux « faisceau d’indices » qui permet aux Alisiens d’identifier Alésia dans Alise, et que chaque fil craque à son tour, comme c’est le cas, que reste-t-il du faisceau ? »